Dix ans après, raconter le projet

2025
C’est l’histoire d’une bande de jeunes avec qui je déjeune.
Les questions roulent.
Je rentre chez moi.
Je décide d’écrire quelques mots.
Je suis joueur.
Je demande à ChatGPT si je dois commencer par le pire ou par le meilleur.

Le pire … me dit-il.

Le pire

De 2011 à 2013, je suis l’un des leaders du projet.
Je suis celui qui rappelle sans se lasser les découvertes de Diana Leafe Christian sur les projets gagnants.
Un projet est MORT sauf si :
– il a une charte des valeurs en béton – exemple, la charte du Coteau de la Chaudanne.
Et que chacune de ses décisions est conforme aux valeurs de la charte.
– il ne prend pas les décisions à l’unanimité car il suffit d’un mauvais coucheur pour TOTALEMENT bloquer un projet.
– il ne prend pas ses décisions à la majorité car il suffit d’un séducteur pour rallier 50 % des voix sur une TRÈS MAUVAISE décision.
– il prend ses décisions avec le système dit de Prise de décision par consentement (1)
– il se fait accompagner à chaque phase de décision importante.

Les étapes d’un projet sont :
– rêver
– imaginer et décrire le vivre-ensemble
– faire le tour des solutions concrètes – juridique, architecturale, etc.
– décider
– appliquer les décisions
– ajuster en fonction des surprises
– tourner la page une fois que l’excitation de la conception-construction est passée
– mettre en place les décisions prises pour le vivre ensemble

À chacune de ces étapes si différentes, il faut trouver un accompagnateur pour le versant humain.
Pour les aspects techniques, il vaut mieux trouver les bons intervenants – architecte, géomètre, etc.
Idem pour les aspects juridiques : notaire, avocat fiscaliste.
Se former SUFFISAMMENT pour faire le boulot de maître d’ouvrage.

Donc, de 2011 à 2013, je suis À FOND = à plein temps et à plein coeur là dessus.

En 2014-15, je me consacre uniquement à la construction de mon atelier de 50 m2.
GRAVE ERREUR !
En effet, je n’ai pas réalisé l’importance des rôles que j’ai joué pendant trois ans.
En particulier pour la prise de décision.
En bref : le groupe a peur de la confrontation et des décisions importantes ne sont PAS PRISES.
Avec des dégâts importants.

Le meilleur

En 2018, O. & moi avons un accident de voiture.
Chaque soir, une soupe nous est apportée + autres attentions à nos besoins.

La musique

Chaque participant voit le positif du projet à l’aune de ses activités – par exemple les jeunes couples font du vélo, du kayak, etc.
En ce qui me concerne, c’est la musique.
J’ai une collection d’instruments de musique et quatre d’entre eux « circulent » chez les enfants ou les adultes associés ou locataires.

Bricolage

Il y a quelques bricoleurs dans le groupe.
On se prête des outils.
J’ai quatre armoires de vis, etc. qui sont la quincaillerie locale.

Les enfants

Les anciens sont très actifs pour garder ou transporter les enfants, etc.

Chien, chats et poissons rouges

Gardés par les uns ou les autres.

Rongeurs des villes, rongeurs des champs

L’un des associés fait un boulot colossal.
D’autres ajoutent leurs idées et leurs réalisations

Fêtes

Pour les enfants, pour les adultes, locales ou ouvertes à l’environnement.

Jardin, poulailler, etc.

Synergie.

Quand les vieux bricolent

Coup de main des jeunes pour porter, etc.

Quand les vieux vieillissent

Chacun-e sait pourquoi il-elle est dans un habitat participatif.

Pendant le confinement

Chaque soir, on applaudit les soignants.
Cela donne une idée à un Vieux créatif de l’habitat participatif.
Réaliser une roue symbolique avec un nombre impair de rayons : 9.
Éclairer la roue à chaque tombée du jour, comme on applaudissait.
Bientôt DEUX MILLE allumages.
N.B. : En sanskrit, une roue se dit un chakra.
En indo-européen, un kuéklo qui donne … un cycle !!!

Anthropologie

J’analyse dans un article les réactions de l’environnement à un projet différent.
Je pense qu’un symbole multimillénaire comme la roue avec un nombre impair de rayons, est orienté plutôt dans la direction de l’universalité.
Il fonctionne également comme un effet d’intrigue, puisque autre que les 9 symboles religieux auxquels on est habitué.
Voir le design proposé par Zénoa Floyd.

Bibliographie

Pour lancer un projet à quelques millions d’euros, il n’est pas mal d’avoir quelques points d’appui conceptuels.
Le seul VRAI problème d’un projet c’est … l’HUMAIN.
Les ingénieurs français disent PFH = Putain de Facteur Humain.
Donc, la CONNAISSANCE de l’humain est primordiale.
Il y a l’humain individuel : lectures de Nietzsche à Lacan en passant par Freud.
Il y a le triangle mimétique = je fais ce que l’autre fait, je dis ce que l’autre dit, je désire ce que l’autre désire. Auteur incontournable : René Girard.
Il y a l’humain social : Peter Sloterdijk et sa trilogie Sphères.
C’est quoi le savoir de l’humain sur l’humain ? : Michel Foucault.

J’ai des réponses, qui a des questions ?

En bas de ce document où par tout autre moyen.

Notes

(1) La peste d’un projet de groupe c’est l’objection d’humeur, de croyance, d’idéologie.
Pour palier à cela, la Charte ou les Statuts précisent comment est gérée l’objection à une proposition.
La règle impose à celle-celui qui objecte :
– d’informer : de trouver des sources sûres – en particulier des publications académiques – qui soutiennent son objection
– de réaliser un document clair
– d’argumenter

Par exemple, je pense judicieux de planter un obélisque de trois mètres de haut à l’entrée de l’habitat participatif.
Les objecteurs doivent :
– trouver des preuves qu’un obélisque nuit à la santé des habitants
– rédiger un document clair sur le sujet
– trouver la bonne rhétorique = argumenter

En l’absence d’une objection informée, documentée, argumentée, une proposition est IMMÉDIATEMENT APPLICABLE si elle est réversible = comme planter un obélisque.
Si la proposition est de couper, casser, donner, vendre, etc. on attend UN PEU que les objections se manifestent.
Source : Gerard Endenburg et la sociocratie.


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